BONA SAWA

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Polémique : Les préservatifs, le sida, les grossesses indésirables, les avortements et le pape

Polémique : Les préservatifs, le sida, les grossesses indésirables, les avortements et le pape

 

La petite phase du pape dans l’avion qui l’amenait à Yaoundé n’a pas fini de provoquer des réactions des “pour” et des “contre”

 

La récente déclaration du pape en réponse à une question, une rengaine sur le sida, a été le prétexte pour une nouvelle campagne controversée de marketing médiatique du préservatif. Le lendemain, ce fut le lancement de ladite campagne, avec la distribution des préservatifs sur fond d'échauffourée à de paisibles fideles chrétiens sortant de la messe de Notre-Dame de Paris. Il peut être intéressant de d'examiner les tenants et aboutissants d'un tel enchainement de passion autour d'un point de vue pourtant connu et réitéré depuis plus d'une décennie déjà : "S'il n'y a pas l'âme, si les Africains ne s'entraident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème."

 

Condom contre moralité

Quand apparaît cette maladie au début des années 80, on la dit mystérieuse. 400 cas sont recensés. En 1986, on compte déjà 51.000 cas (L'Express n° 1722). Les homosexuels, les drogués et les prostitués, parmi lesquels sévit le mal sont alors considérés comme la population à risque. La revue Valeurs Actuelles du 13 juillet 1986 au bout d'une analyse fort pertinente, ne voit qu'une solution : le retour à la moralité : prostitution et homosexualité sont donc immorales. Un an plus tard, le Point prescrit le préservatif (23 mars 1987, page 89). Entre les deux, le monde entier choisit la seconde, portée par une puissante campagne publicitaire en mondovision. Trouvant enfin dans le sida, une aubaine pour un objet abject et deshumanisant, longtemps rejeté, les producteurs ne lésinent pas sur les moyens.

Le marché étant identifié, il faut le développer. Résultat des ventes, plus de 40 millions de cas en 2006. Au nom du libéralisme triomphant (sexuel aussi), il faut imposer cette solution à tous, toute autre option sera combattue par tous les moyens, et notamment médiatiques.

 

Non à la mort programmée, même à petite dose

Avec un peu de recul, cette affaire donne l'impression d'une vaste conspiration. Avant que le problème ne fût, la solution est ? C'est généralement le contraire, non ? Le préservatif aurait-il été fabriqué en prévision du sida ? En d'autres termes, existe-il une relation entre les deux ? Si oui, laquelle ?

La position de l'Eglise dans cette affaire est connue depuis longtemps, et tout le monde sait qu'elle ne risque pas de changer de sitôt : en plus de favoriser la débauche sexuelle, le préservatif protège du sida au mieux autant qu'il protège des grossesses indésirables. Taux d'échec, connu lui aussi depuis, 4 à 12%. Le virus du sida est 500 fois plus petit qu'un spermatozoïde. Un préservatif présente toujours des petits trous de l'ordre de 5 microns, des passerelles pour le Vih. Ce sont des faits scientifiques irréfutables. En courant derrière le pape, l'intérêt des medias est donc ailleurs.

En Afrique du Sud, on a récemment expérimenté une "gelée antisida "sur 82.000 femmes, avec utilisation correcte du préservatif. L'expérience (hélas) n'a pas été concluante. Pire encore, plus de 4%( !) Des personnes ayant participé ont attrapé le sida malgré le condom.

Cette malheureuse expérience ne livre pas toutes ses statistiques : par exemple, combien de grossesses indésirables ont été attrapées ? Combien d'avortements provoqués par suite ?

 

Accepteriez-vous de donner à votre enfant un jouet présentant un risque de mort ? Non, merci.

C'est pourtant ce qui est proposé, et plutôt aux adultes. Avec publicité commerciale et manœuvres d'intimidation pour monopoliser le marché (du sida). Un produit dont l'unique effet certain (ne le redites pas svp) est de pousser à la débauche sexuelle, au profit de quelques firmes vendeuses de condoms.

On nous propose de jouer à avaler un poison. Sous prétexte qu'il n'est que très peu virulent (12% seulement). Il faut que le pape dise la messe : "Prenez et mangez-en tous, ceci est un poison". Sinon, malheur à nous : silence autour du synode des évêques, le pape sera censuré.

En refusant d'adhérer à cette promotion, il nous met aussi en garde. Il s'agit de dénoncer le mal dans l'ombre : Le préservatif condamne à mort 4 à 12 personnes sur cent chaque année (" Ne participez pas aux œuvres des ténèbres, dénoncez-les plutôt " : Ep5, 10).

 

Synergie des nations, inertie du condom

L'Onu dans son programme réactualisé contre la contamination recommande de : "Retarder l'âge du premier rapport sexuel, s'abstenir sexuellement, prendre des risques moindres en étant fidèle à son partenaire, réduire le nombre des partenaires sexuels et... utiliser régulièrement des préservatifs ". Alors, question : n'est-ce pas ce que disait sa Sainteté Benoit XVI aux journalistes (poseurs de pièges) dans l'avion le 17 mars 2009 ? A mon avis, ils ont tort de s'amuser de la sorte au secrétariat Général des Nations Unies.

L'Ouganda est le seul pays au monde qui a fait (non pas seulement vu, mais fait) chuter le nombre des malades du sida. Ce remarquable résultat fut atteint grâce à une campagne nationale permanente basée sur la fidélité conjugale et l'interdiction institutionnelle de la polygamie.

 

Le gouvernement et les autres forces vives se sont donné la main pour barrer la voie à la progression de ce fléau. Ils appellent à moraliser les comportements sexuels. Que disait-il donc, le successeur de St Pierre aux journalistes (de l'accusation publicitaire) ?

Au Cameroun, il n'existe pas encore de statistiques sur le drame des avortements résultant des grossesses indésirables. Ne peut-on dire en vérité que cette autre hécatombe est la conséquence d'une sexualité débridée ? Ne peut-on dire que cette sexualité débridée est conséquente au tapage sur le préservatif ? Une bonne étude montrerait aussi que les deux fléaux ont un lien, un multiplicateur commun (4 à 12%) : vous savez lequel. Elle montrerait aussi que l'affaire du condom est plus intéressante pour l'Occident qu'un vaccin contre le sida, intéressant lui, pour le Tiers Monde seulement.

 

 

 

Censurer le pape en Belgique pour aider l'Afrique

Ne nous y trompons pas. En plus des avancées scientifiques et de l'argent dont dispose en abondance l'occident pour lutter contre ces fléaux, il y a des facteurs législatifs ou sociaux, qui limitent la débauche sexuelle, tel que l'interdiction de la polygamie (tiens ! comme en Ouganda). Là-bas aussi, le travail est la valeur de référence. Tout le monde s'y accroche. Ca aide à fidéliser des couples (mêmes homosexuels). Les emplois-du-temps généralement serrés, laissent très peu d'espace pour la divagation sexuelle.

Le Gouvernement belge vient semble-t-il d'être "sommé" par l'Assemblée Nationale, de censurer le pape, pour soutenir les peuples africains face au sida, le Saint Père ayant refusé de consacrer le préservatif, … Ce n'est pas très clair, mais ca sent la méprise ou une grossière imposture. Est-ce qu'ils ont lu les propos du pape, les honorables députes ? Ou bien, est-ce encore une "histoire belge" ? Espérons que Sa Sainteté n'encoure (compétence universelle) que cette censure. En tout cas, très belle attitude de Nosseigneurs de Belgique.

 

Évangéliser le sexe : Qui nous libèrera du libéralisme ?

Même au milieu de ce brouhaha publicitaire, le message du pape passe, " Laissez les deux croitre ensemble … " : Mt13, 30. Viendra le jour de la moisson ... En attendant, la belle unité nationale (du parlement) Belge (contre le pape), est un fruit de ce message contre préservatif. Puisse-t-il durer.

Lorsqu'un phénomène devient mortifère ou même simplement dangereux pour les hommes, qu'il les opprime ou les embrigade, il est de règle de s'organiser pour adopter de nouveaux comportements, une nouvelle approche pour contrer ces effets et délivrer les hommes. C'est le cas avec la vitesse au volant, l'alimentation, la consommation du tabac, de l'alcool, de la drogue, … Pourquoi n'en irait-il pas autant de la sexualité ?

C'est ce que l'Ouganda a compris et que prêche le Saint Père. Le faisant, il est dans son rôle de prophète : proclamer, enseigner, propager la vérité qui seule peut libérer (vous avez dit libéralisme ?) de toute forme d'oppression. Les accusations dont on l'accable de ce fait sont la mesure de cette vérité : "Heureux les persécutés pour la justice, … " : Mt5, 10. Nous approuvons, nous admirons et nous soutenons ce courage évangélique.

God bless the Pope.

 

Par Jean Pierre OULOUMOU*

Yaoundé, Cameroun

jpouloumou@yahoo.fr



14/04/2009
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