BONA SAWA

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MUENDI O SAWA DUALA: En hommage à EYOBO ESSAWE

MUENDI O SAWA DUALA: En hommage à EYOBO ESSAWE

Par Raymond Mouandjo Mbongo

DINGONG A WEDINO, TO MOTO O MUN MUNDI MA SAWEDI NA LOBANGO A SI NANGA PE NDOT`A BOBE BULU, A TEMENE IDIBA BEBANGO O NYOLO NA NONGO DI SOPI NA MAYAA.

     
TO MOTO A S`ENE PE TOM TOM MUTIKE M`EYOBO ESAWE MU MA SIMAMO MAKALANDO MA WEYA, O PULA BUMBISEMO O MUDIKA MA NU MUSINGED`A BONAKRISTO. MBA NA, BOTEA NA WENGE, BONASAMA E NANGE MBOLE BULU NA MWESE, LEMBA N`EWUSU, SUWA NA MAWAA PE TO NDINGO.

      DIKALO LAM NA MA SAMBANENO LE NDE NA : BESE BATA TIMBISE BYEME BABU PO'A NJOGA, BA NYAMSE MIONI M'ABU O MBOA MBA SESE NGAMBI TENGENE MUDIMO, NDE B'ONGELE NA BABO BA MENDE NDE PUMWA O WALA JENE LOBA, TO O MBOA SATAN, MBA SI MENDE SISEA BEBE, EBANJA NA TENA MBOA SATAN, WUMA YESE I MA PINYA.


     NDE BISO BANA, MILADI NA TUMBA L'EYOBO ESAWE DI BEN DUBE DI BAM NA : NYAMBE, LOBA NU TA LOMA MO O MUNDI MA WASE MPONGO, A TA TE NDE A BIA NA O JONDEA LAO KA TETEN'A MOTO, O DUNA LAO KA MUTUDU N'EYUM'A MOTO, A MENDE NDE JANGWABE MADALE, ONYOLA MABEA MANEI MO MUWEKEDI A TANO ABEA MO : YADI,NDOL'A BONASANGO,DIBIE NA NGINYA MULEMA.


    BISO BON'EYOBO DI BI PE NA, NGUSA BATO Y'UKEDI WAN, I POI TE WASELE, O BIA NA TEI TEI NGA NU DINGONG A WEDI NA MBALE, O BWAM MBA SOMBISE, DIN DIMUTI DI NDENE DI PAKI O BONASAMA WENGE, DI POI NDE NA NDUTU NINDENE O NANGANE NU NYENA MÖ TE A BENENE NO MUSESELE M'EYEMBAN'A BWAM. EBANJA, NA BWAM BWESE, TETE EYOBO ESAWE A BOLI.
NJA NU MENDE BIYE LANGWA BO BWAM A BOLEDINO BANA BAO? MBIA MAO? TUMBA LAO? MUNDI MAO? N'EKOMBO AO? MUDI MA MOTO TE MU TATE JONGELE MOMENE NJA NUN A TANO O MBANSANEDI MAO.


     KANJO'A MOTO E WEDI TE KANENI TETE EYOBO ENO WALA NINKA, ETITI NJOM O NANDELE NJA A TANO. BONGONGI BONDENE KA BON BO NUKWEDITE, DI SI WASA LANGWA NJIBA'A MIANGA MAO O MINYANGADU. DI WAMSE NDE O KE MITOMBO O BOTINA BAO, NA O MA MBOA M'ASU, DI TOMBWANE MINGONGI MIPEPE KA BON.


    
NA SAMBAN NDE DIKALO BUKATE, TO NJA NU BEN MATOI N'EBIND'A DIBIE O SONTANE A SONTANE

NA SOM.

 

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Hommage à Tete EYOBO ESSAWE de bonassama, inhumé le 28 Mai 2005.

Te voilà rendu, mon Père,

 

Te voilà rendu à Nyambé, le Créateur

 

de l`immensité visible et invisible.


 

Te voilà libre par delà la clameur des jours de bonheur,

 

et par delà l`acharnement des médisants.

 

Libre au-delà de la vie de ce monde matériel

 

eternellement insatisfaisant.

 

Mais libre dans la sérénité imaaterielle du repos eternel,

 

dans l`espérance de la resurrection et de la redemption,

 

promises à nous tous.


 

Tes enfants et tous ceux qui t`aiment ont pleuré toutes les larmes de leur coeur, en ce jour fatal, où de ton corps meurtri, ton âme s`est séparée pour le grand voyage.


 

Alors que ta communauté te devait protection et promotion à toi l`unique enfant survivant d`un tout petit couple, dans ce petit hameau Duala des années trente, c`était plutôt à toi de la servir, toujours servir. Tu devins ainsi pour elle cet infatigable ouvrier dur à la tâche, mais toujoursd parcimonieusement rétribué; tout comme tes congénères MBONJO`A WUDU, Thomas MBONJO`A MAKONGO, Louis MBONDO`A MBONGO Alfred. C`était votre lot, et tout comme eux, DIEU Tout Puissant t`avait admirablement outillé pour l`action.


 

Homme d`Action, D`Engagement et de Conviction, tu l`as été à Bonassama où encadré par DIN`A SAME, MBONJO`A MOBY, MOUDOUMBOU EKEKE, tu as incarné le refus du mensonge et de la compromission, prenant toujours le risque bien mineur celui-là de te mettre en porte à faux vis-àvis des entrepreneurs de la désunion et de la spoliation.


 

Homme d`Action, tu l`as été dans la communauté SAWA, à laquelle tu as donné le meilleur de toi même, pour la renaissance culturelle de notre région; en t`engageant dans toutes les initiatives et nobles batailles, pour que sur une Tradition galvaudée par l`indécence et le matérialisme.


 

Qui ne t`a pas vu avec DIKA BETOTE, EKWE DAYS, NDOUMB`EKWE, KUOH EYIDI et les autres, déclencher la belle aventure du MUNGI, dont tu devins tout naturellement l'archi l'Archiprêtre ?


 

Qui ne t'a pas vu ferrailler avec ESSAK'EKWALLA, EKWAL'EKWA, MANDENG'A NTONE, NTON'EBONGUE AKWA, KINGUE KWA, ELAM'A NGANGUE André,…, pour que le NGONDO s'impose comme le creuset de l'unité des SAWA ?


 

Qui n'a pas entendu ton chant lyrique du Ngoso dans les frondaisons du Bongongi ba Belle, sur les berges du Wouri et la grande place de Japoma ?


 

Qui ne t'a pas vu avec BOSSO EKAM, ton MUNAYE, dans les forêts de BOSSUA et de BESSOUNGKANG, demander aux entités telluriques l'autorisation d'abattre les MIENGE pour la sculpture des célèbres pirogues mythiques ?


 

Qui ne t'a pas vu en observateur attentif de la nature et passionné des mouvements des quatre éléments, qui ne t'a pas vu (disais-je) expliquer à tes disciples les effets bénéfiques des marées d'équinoxe sur les jeunes femmes enceintes, ou les signes du « TIMBO'A JENGU » ?

 

Mais personne ne t' a vu ou entendu invoquer les démons !

 

Personne ne t'a vu opérer les voyances,

 

Personne ne t'a vu jeter un sort funeste au tout petit arbre sans fruit,

 

Personne ne t'a vu  ou entendu proférer des menaces à tous ceux qui t'ont vilipendé, spolié,…DIEU seul sait combien la horde était grande.


 

Mais alors, comment expliquer cet acharnement contre toi ? Tout simplement par l'incompréhension. Pour beaucoup Tete Eyobo, tu étais un incompris, et tu pourras leur pardonner.


 

Avec ta disparition la communauté SAWA perd l'un de ses plus éminents serviteurs. Mais il n'est pas très tard en cette occasion douloureuse, s'adresser aux hommes et femmes de cette somnolente communauté, un message que tu aurais bien aimé leur donner : le temps est venu pour l'insurrection morale et intellectuelle. Le temps est venu pour l'action. Le temps est venu pour que les SAWA en finissent avec la basse prudence et le culte de l'aisance matérielle. La crise qui sévit dans notre pays n'est pas seulement récession économique. Elle est aussi une crise identitaire des communautés. A ceux des SAWA qui ont fait de la démission permanente un art de vivre, je dirai que l'Histoire de cette Communauté les accablera de circonstances aggravantes, les DOUALA MANGA et les autres martyrs ne sont pas morts pour que ceux là vivent de sinécures.


 

Tete EYOBO, tu n'avais nul besoin de gloire, fût – elle méritée. Mais toute cette communauté et tes amis ici réunis ont pour toi une obligation d'hommage.


 

Sans le soleil et le désert, qui connaîtrait la soif ?  

 

Sans la soif qui connaîtrait l'eau ?

 

Qui connaîtrait l'eau sans le Créateur ?

 

Mais qui oserait connaître le Créateur ?


 

Descends mon père dans la terre des BA MBAMBE

 

Dans la paix et dans l'honneur.


 

Hommage lu avant l'inhumation d'EYOBO ESSAWE, ancien sécretaire général du NGONDO, EYUM'A MOTO et Elite SAWA. 




23/10/2006
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