BONA SAWA

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JEAN JACQUES EKINDI AMORCE SA PERCE FULGURANTE

 

              


Elections : Le Palais des Verres sous la coupe du Rdpc


En s'adjugeant déjà 152 sièges sur les 173 déjà disponibles, le parti au pouvoir marque son hégémonie sur l'Assemblée nationale. Mais pour quoi faire ?
Jean Francis Belibi ,
25 Jul 2007


La configuration de l'Assemblée nationale connaîtra une nouvelle modification à l'ouverture de la prochaine session qui s'ouvrira après la proclamation des résultats des législatives par le Conseil constitutionnel. Si on peut noter d'emblée que comme au cours de la législature 2002-2007 qui prend fin le 30 juillet prochain, cinq partis politiques seront une fois de plus représentés à l'hémicycle de Ngoa Ekellé. Un nouveau y fera son entrée pour la première fois. Il s'agit du Mouvement progressiste (Mp) de Jean Jacques Ekindi qui avec le siège glané dans la circonscription du Wouri Centre selon les indications du Minatd, va y remplacer l'Union des populations du Cameroun. L'Upc, conduite par son secrétaire général, Augustin Frédéric Kodock, n'a pas pu faire le poids dans son fief naturel du Nyong et Kellé. Le vieux parti nationaliste paye sans doute là une fois de plus le prix de ses interminables querelles internes. Celles-ci l'ont opposé cette fois au Mouvement nationaliste, une faction dissidente conduite par Charly Gabriel Mbock qui a vite fait de se réjouir des malheurs de la formation conduite par le ministre d'Etat en charge de la Planification.

Il faut en outre signaler le recul du Social democratic front (Sdf). En l'état actuel des tendances communiquées par le Minatd, le parti de John fru Ndi est loin des 22 élus obtenus en 2002. avec 14 députés annoncés, il n'arrive même pas à constituer un groupe parlementaire de 15 députés comme le prévoit la loi. S'il peut encore espérer y parvenir avec les trois sièges encore en compétition dans le Nord ouest, il devra aussi y compter avec la présence de plus en plus remarquée du parti au pouvoir qui est déjà passé d'un élu en 2002 à 6 députés selon les estimations rendues public hier par Marafa Hamidou Yaya. Outre le Sdf, on note également un léger recul de l'Union démocratique du Cameroun (Udc) qui voit le Rdpc rentrer dans son fief du Noun avec le siège décroché dans le Noun nord. Un parti qui semble tirer son épingle du jeu, c'est l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) qui à l'heure actuelle des décomptes est à 2 députés, en attendant la fin des dépouillements dans le Mayo Louti où elle avait déjà un élu en 2002. une situation qui semble satisfaire son leader. Maïgari Bello Bouba n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction au micro de nos confrères de la Crtv, en déclarant qu' " il s'agit d'une avancée considérable".

Confortable majorité
Ceux qui se frottent les mains au sortir de cette élection sont sans doute les militants et les responsables du Rdpc, au premier rang desquels leur président national. Paul Biya n'a eu de cesse de réclamer une " majorité confortable à l'Assemblée nationale " pour disait-il encore dimanche dernier lui permettre de " poursuivre ses réformes " Le parti au pouvoir engrange déjà 152 des 173 sièges dont les résultats sont connus. Un score susceptible de connaître une augmentation avec les sept autres sièges dont les 4 du Mayo Louti où cette formation comptait déjà trois élus. La domination du parti au pouvoir s'étendra donc dans un Palais des Verres où il n'avait déjà pas de mal à faire passer ses textes de lois et où l'opposition n'a pu assister qu'en spectateur à tout ce qui a pu s'y passer. On notera au passage la sortie de scène de Augustin Frédéric Kodock, donc l'échec dans le Nyong et Kellé peut déjà s'apparenter à une retraite politique, sauf si Paul Biya en décide autrement. Autre échec à relever, celui du leader du Mouvement démocratique pour la défense de la République (Mdr). Dakolé Daïssala n'a pas pu se faire élire dans le Mayo Kani sud où il faisait à un ancien membre du gouvernement Adama Modi pour le compte du Rdpc.

Le président Paul Biya se trouve donc avec la " majorité confortable " qu'il appelait de tous ces vœux aussi bien à la veille de l'ouverture de la campagne électorale que dimanche dernier, après avoir voté. Reste à savoir ce qu'il va en faire et si, au contraire, cette victoire ne sera pas embarrassante pour les avancées démocratiques. Les observateurs politiques notent en effet que, aussi bien pendant son dernier mandat que lorsqu'il est réélu en octobre 2004 comme président de la République, Paul Biya a toujours eu une confortable majorité à l'Assemblée nationale et ses projets de lois sont toujours passés comme une lettre à la poste. Et comme l'indique ce politologue, " Comment pourra-t-il moderniser le Cameroun sur le tard, alors qu'il n'a pas pu le faire pendant un quart de siècle, quand il avait encore toutes ses forces " ?

Source :http://www.quotidienmutations.info/mutations/juillet/1185355874.php

 



25/07/2007
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