BONA SAWA

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L’histoire des Nsa’a (Bassa) du Wouri: et la conspiration se théorise…

                                                                Les dignitaires Batanga (1910)

 

L'histoire des Nsa'a (Bassa) du Wouri: et la conspiration se théorise…

 

Par Mpeke Mu Ntonga, Londres Ce 3 Janvier 2009

 

 

Introduction 

 

Le but de cet article  est de permettre une réflexion sur l'histoire des Nsa'a du Wouri, écrite et publie sur le site Internet peuple Sawa. Plus précisément, un passage de ce papier l'Histoire des Nsa'a du Wouri, suscite quelques questionnements. Celui sur lequel je me base ici est celui qui révèle des faits qui remettent en question l'exploitation d'une certaine oralité Camerounaise. Si celle-ci beigne ou flirte avec la corruption locale, a quoi et a qui sert t-elle ? Si ce n'est pas de brouiller les pistes aidant a reconstruire notre passe collectif, a nous descendent de la grande famille aujourd'hui connu comme étant Sawa.

 

L'histoire des Nsaa du Wouri écrite sous la plume de NGOMBE Gilbert Thomas, SOMON MOUSSONGO François, NDAME EYOUM Ferdinand, tous membres de l'association des Nsaa du Wouri ne peut que susciter des interrogations, d'autant plus quelle fait allusion a des faits que nous aimerions suivre en profondeur; notamment sur l'origine du terme Douala et des Douala membres de la grande famille du Grand Sawa.  Ceci afin d'essayer de comprendre les motivations de telles écrits, et surtout lever un pan de voile sur la véracité de ces écrits. Mais aussi, et surtout c'est la notion 'tradition orale' utilisée très souvent par certains auteurs Camerounais pour soutenir certaines thèses ségrégationnistes ou isolationnistes que je veux éclaircir ici. Avant de me lancer dans la profondeur de mon article, j'aimerai commencer justement par définir la notion ' tradition orale' qui en somme est devenue une théorie largement utilisée dans les domaines de l'anthropologie, l'ethnologie et l'histoire en Afrique. Finalement, J'ébauche ici la thèse d'une conspiration contre les peuples du Grand Sawa. Il me semble impératif de commencer a jeter les bases de celle-ci afin quelle donne lieu a plus ampls analyses et réflexions, ce qui permettra de la valider et lutter contre cette pratique avec plus de clarté.  Avant que d'aller plus loin dans ce texte, qu'est ce que la tradition orale?

 

La tradition orale dans le contexte Camerounais?

 

La tradition orale est la plus ancienne méthode de conservation des expressions parlées, d'un peuple. Elle contient ses us et coutumes, valeurs, convictions, paraboles, contes, rituels, mode de transfert d'habilité, de généalogie, d'histoires de légendes et de mythologie etc.  Elle nous rappelle aussi, qu'elle est complexe et du fait de son oralité, elle suscite bien de questions car elle sert aujourd'hui, de puissant outil politico-culturel pour soutenir des thèses très souvent en inadéquation avec la réalité, ou la maintenance de la paix. Dans un environnement enclin a la fraude et asphyxié par la corruption, le népotisme, le tribalisme, et j'en passe, il y a lieu de prendre des précautions intellectuelles et se servir d'outils susceptibles d'évaluer la plausibilité de certains écrits mis a la portee du grand public au nom de la dite tradition orale. 'Le bouche à oreille' reste un exercice dont je ne nie pas l'importance. Cependant, je crois pertinemment que la transition entre cette méthode et la tradition écrite (littérature) nécessite un peu plus d'analyses pour des synthèses acceptables en ce qui est de l'histoire des peuples qui ont été profondément détruit dans leur essence culturelle et qui continuent à subir la domination politico économiques  et culturelle des occidentaux et des nationaux convertis aux idéaux des dominants.

 

Ecrire pour reconstituer le passé et parfaire la compréhension des futures générations

 

La grande tache des éducateurs et intellectuels africains que je suis en ce 21 Emme siècle est celle de la reconstitution du passé africain. Un défi colossal me diriez-vous. Cependant, avec l'avènement de l'internet, des écrits sont mis en ligne, néanmoins qui exhument ou alimentent des vielles ou nouvelles haines larvées. Je comprends très bien et encourage même que des associations se créent, mais avec comme un des objectifs, de faciliter la recherche basée sur la tradition orale et écrite de nos peuples. Le problème aujourd'hui, c'est que nous ne pouvons pas nier l'apport et l'importance des techniques modernes de validations de certains dires et écrits. C'est dans cette logique que je m'inscrits non pas pour dénigrer le travail fait par mes compatriotes de l'association des Nsaa du Wuri, mais simplement pour avoir plus amples éclaircissements sur ce qui me semble être ici, par le biais de leur article, pour le moment, très ambiguë sur certains passages. Celui faisant le centre du présent  article reste sur la contribution du peuple Batanga sur le papier ou l'histoire de mes congénères Nsa'a du Wouri.

 

L'intérêt fondamental ici est d'essayer d'apporter des lumières sur l'histoire du peuple Batanga dont, je fais un travail de recherche approfondie. Nous ne sommes pas tous a l'abri des erreurs, cependant, nous  devons constamment nous poser des questions quand bien même des dires ont été mis a la portée du grand public, avoir l'honnêteté de les corriger une fois devant un fait plus plausible.

 

L'histoire du plus fort et malin est la meilleure

 

Dans le contexte de  certaines communautés Africaines, l'histoire n'est jamais vraie que si elle émane de la bouche du plus fort ou du plus ruse. Sur cette base de pouvoir, de ruse et de force, certaines histoires ne nous donnent pas l'occasion de retrouver ce qui, pour nous autres académiques, adeptes du constructivisme, permet de reconstituer un passé sur lequel on peut redéfinir un présent et un future. Bien évidemment basé sur des notions de collectif développement durable. Mais aussi permettre aux jeunes générations d'évoluer sur des sentiers battus, ce qui facilitera une compréhension rapide des réalités et une conception rapide de solutions susceptibles de répondre aux problèmes de notre et leurs époques. C'est pourquoi, je me permets de  revenir sur ce passage de l'article des Nsa'a du Wouri (NGOMBE Gilbert Thomas, SOMON MOUSSONGO François, NDAME EYOUM Ferdinand) qui suggère que :

 

« « D'après la tradition orale, le mot Douala provient de la

Première escale à Kribi d'un homme qui rencontra un autochtone  Batanga. Face à une « mésentente » avec le nouveau venu, l'autochtone lui intima l'ordre de partir en s'écriant « Dua ala » d'où le mot Duala qui signifie « pagaye et éloigne toi ». »

 

J'ai donc ici quelques questions que je pose respectueusement aux auteurs de cet article et à ceux qui l'ont lu.

1.     De l'escale de quel peuple s'agit t-il ?

2.     Ou se trouve les Nsaa, les Batanga et les Duala en ce temps la ?

3.     Comment s'appellent le Mr. Douala avant de se  faire intimer par le Batanga de Dua ala qui devient leur nom par âpres ?

4.     Comment se peut-il qu'un seul homme se fasse appeler Dua ala pour que ceci soit le nom de tout un peuple par après?

5.     D' âpres la tradition orale de quelle peuple, Nsa'a, Batanga, Douala ou Bakoko s'agit t-il? 

 

Il est vrai que les Batanga disent bien « dua vala » ou encore « dua valaha », mais de mémoire de Batanga, je dois avouer que cette version n'a commence à émerger que très récemment. Pour la petite anecdote, j'ai commence à publier mes travaux de recherches sur les origines du peuple Batanga en 2005 par le blog peuple Batanga que j'ai initie espérant avoir des discussions et réactions qui faciliteraient ce travail de recherche. Avec un congénère Batanga éducateur base au Cameroun, j'ai propose une collaboration pour l'écriture d'un ouvrage holistique sur le peuple Batanga. Ma surprise a été grande quand un jour il me fait parvenir cette même version de l'histoire du peuple Douala et Batanga. Tout ceci me laisse croire qu'il existe bel et bien une conspiration contre non pas seulement le peuple Duala, mais la famille du Grand Sawa  toute entière.

 

Il revient tout de même à se poser quelques autres questions.

  1. A qui est-ce que ca profite (politiquement économiquement et culturellement) dans le Littoral que la famille Sawa soit désunit ?
  2. Quel est l'intérêt des Batanga à vouloir se différencier des Duala alors que nul ne peut nier (si ce n'est pas le snobisme et ignorance de certains) les liens profonds de familiarité existants entre Duala et Batanga, Malimba et autres?
  3. Qui sponsorise les associations culturelles du Littoral et autres et pour quelle fin ? 

Collaborer est la Seule solution aux problèmes

 

Je condamne le chauvinisme de certains peuples Sawa qui ont profite du développement de la région du Wouri mais n'en n'ont fait que mauvais usage, par le développement du chauvinisme et sectarisme inter tribal. Mais je ne comprends pas qu'on puisse brouiller les pistes de notre passe collectif tout simplement parceque quelques individus  se prennent pour les seigneurs du rivage.  On ne résout pas le problème de cette façon la. Je crois que nous devons travailler en collaboration à ce niveau et c'est ce qui fait le grand défaut du moment. Encore faut il qu'on sache ce que travailler en collaboration incombe. J'émets de sérieux doutes quand à cette version a mon avis qui laisse la porte ouverte à plusieurs questionnements.

 

Les Batanga, ne nient pas leur affiliation avec les Duala quoique certaines attitudes chauvines des Duala  les  exaspèrent. Je sais aussi qu'il vaut mieux se séparer des Duala que de s'en rapprocher selon une oralité Batanga qui perdure n'eut été les liens de sang. Ce climat a valu à mes articles sur l'ébauche de l'histoire du peuple Batanga (Mpeke Mu Ntonga, 2005) des critiques qui ne se limitent qu'à un très bas niveau. Je dois en revanche avouer cependant qu'il ya des doutes quand à l'origine Egyptienne des peuples Batanga ou Sawa et Bantu. Des recherches Américains trouvent plutôt que l'origine de la civilisation humaine est entre l' Afique Centrale, et de l'Ouest (entre le Congo, le Cameroun, le Nigeria..). Puis s'en est suivi une migration vers les autres parties du continent parmi laquelle celle de l'Egypte. Tout ceci reste à vérifier de très prêt. Mais a mon avis, nous devons continuer à explorer cette hypothèse la avec nos propres contributions locales.  Mais le drame du moment c'est l'exploitation de la notin de notre oralite qui brouille les pistes en ce moment et decredibilise notre apport sur cette entreprise universelle.

 

C'est pourquoi, il me semble crucial d'écrire des histoires avec pour but de converger vers cette notion de reconstitution, et non de nourrir des conflits intestins et des vielles rivalités tribales. Tout en donnant tout son crédit à cette version historique des Nsaa sur certains aspects, je reste tout de même dubitatif quand a la profondeur de leur investigation. En plus, nul n'a le droit d'écrire l'histoire des autres peuples s'il n'a pas le monopole de l'oralité et la volonté de restaurer la vérité. Sur ce j'attends la réponse de l'association des Nsaa du Wouri qui j'espère ne restera pas muette devant mes interrogations, ceci pour qu'on fasse avancer le grand chantier qu'est la constitution de notre histoire collective. Si non, mentez-nous et vous vous mentez vous-même. Y voyez-vous une corrélation avec le sous développement ? Se développer commence par développer des manières de développement qui sont d'abord, l'honnête intellectuel.

 

Je suis cependant persuade qu'il existe au Cameroun et dans l'outre atlantique une conspiration larvée contre les peuples du Grand Sawa. Nous ne devons plus rester silencieux devant celle-ci. Il existe suffisamment d'éléments, si nous donnons les moyens de réflexions, qui justifient cette hypothèse. La falsification de l'histoire d'un peuple par un autre est une grave atteinte à son intégrité. Cette pratique existe au Cameroun et est le danger qui envahit les villages et villes Sawa du Sud, du Sud ouest et du département de l'Océan. Dans un pays ou la recherche scientifique est inexistante,  il ne peut exister que ce type de pratique qui dessert des intérêts qui ne sont même pas ceux de ceux qui écrivent ces « nouvelles histoires ». Le drame des peuples Africains et Sawa avec, c'est qu'ils se preparent pour de prochains conflits ou embrasements africains. 

 

 

 

Références :

 

Mpeke. M.N (2005) Le Mystère Transcendée de la Langue Batanga et ses Dialectes. (Online) Bonasawa. Avalaible at :

 

Mpeke M. N. (2005) L'histoire du Peuple Batanga. (Online) Bonasawa. Available at : https://bonasawa.blog4ever.com/blog/lirarticle-31178-89938.html (24.12.2008)

 

NGOMBE Gilbert Thomas, SOMON MOUSSONGO François, NDAME EYOUM Ferdinand. L'Histoire Nsa'a du Wouri. (Online) Peuple Sawa.  Available at : http://www.peuplesawa.com/downloads/270.pdf. (Accessed: 24.12.2008)

 

Mpeke M.N. (2006) L'HISTOIRE EMOUVANTE DU PEUPLE BATANGA. (online) Available at :

https://bonasawa.blog4ever.com/blog/lirarticle-31178-89943.html (22.12.2008)

 



02/01/2009
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