BONA SAWA

Madé Jong, une artiste qui a le cœur sur la main… !

Par Martha Dayas Eyoum pour Bona Sawa , 2007

Made Jong en photo

Le Continent Africain ne cesse d'être dépeint comme un continent à l'avenir hypothéqué. Tiraillé entre guerres tribales, maladies, famines et autres fléaux. L'Afrique serait un immense continent sans grand intérêt, exempt de tout esprit d'initiative et condamné à faire la manche,  condamné à être assisté...

Loin  de moi l'idée de nier les graves crises (sanitaires, sociales, humaines...) ravageant ce continent mais ce que je trouve un tantinet méprisant voire insupportable, c'est cette image réductrice qui sans cesse est véhiculée ici, en Occident. L'Afrique ce n'est pas que ça !!!

       Ses costumes

Quand je pense que j'ai grandi en entendant des inepties comme :

« Les africains sont bien gentils, rigolent tout le temps mais les pauvres, ils n'ont rien inventé » Ou encore, « Nous nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons  des idées !!! » Incroyable…

C'est pourquoi il me semble nécessaire de souligner les initiatives prises par "de nombreux esprits créatifs africains", en l'occurrence ici « des esprits créatifs Sawa » car  Dieu seul  sait qu'il y en a. Comme dirait mon amie Chantal, on peut être à la fois noir(e), jeune et doué(e).

L'Art dans la rue, 2007

 Initiatives qui malgré le manque de moyens financiers, brillent par leur originalité, leur générosité et leur authenticité…

J'ai donc choisi de vous parler d'un concept  totalement inédit qui s'est tenu non sans succès  du 11 au 18 décembre 2006 à Douala.  Il a été  organisé par  la talentueuse artiste Sawa Douala Made Jong, Fille de feu Henri Jong, directeur de la publication  du premier magazine sportif camerounais, Le Courrier sportif du Bénin.  Elle a cette particularité d'être à la fois styliste modéliste, peintre  noire et belle. Incroyable!!!

Le concept qu'elle a  proposé est des plus  bluffant.

En effet elle part du principe que l'homme  défavorisé, l'homme de la rue, ne  pouvant pas accéder à l'Art et bien c'est l'Art qui doit aller  vers lui!

Il  fallait y penser… Un art accessible à tous...

C'est ainsi que peintures, sculptures, défilés de mode et autres expositions ont été vues et  admirées par le plus grand nombre autour du Rond point Deïdo et autres rues  et lieux publics de Douala tel que la Place du gouvernement à Bonanjo…

Franchement entre nous, même si cet évènement n'aura duré qu'une semaine, partager avec des personnes qui jamais  n'auraient   pu accéder "à ce Monde Artistique" n'était ce pas fabuleux à la veille de Noël ?

Etre allé faire briller des milliers d'étoiles dans les yeux de nos frères, de nos sœurs, de nos enfants là-bas du côté de Douala a forcé mon admiration.

D'autant que « L'art dans la rue » revient, à Douala en décembre 2008.

Et si le concept 100% Sawa de  Madé Jong,   était exporté en occident? En effet même ici l'Art n'est pas accessible à tous et reste malheureusement un luxe. En outre quel superbe moyen de faire   connaître l'Afrique autrement!

En attendant, cette talentueuse artiste n'en était guère à un coup d'essai car si en 2004, le temps d'un jour,  Douala avait pris pour la première fois des allures de Rio de Janeiro, c'était bel et bien grâce à son Carnaval « Reines d'Afriques »…

Carnaval devenu incontournable à Douala, car ayant lieu chaque année (depuis 4 ans) le 7 mars, la veille de la journée internationale de la femme…

Il est à noter que depuis « Douala la Douce » s'est débridée et que cette initiative a fait des émules, à l'instar du carnaval de Bonapriso. En effet, même si le but de ce dernier  n'était pas le même, la route elle lui était grande ouverte. ..

Esimo à cette Sawatitude !!!

Quant à Madé Jong, elle vous donne déjà rendez vous en décembre 2007 pour la deuxième édition de « L'art dans la rue » et le 7 Mars 2008 pour la cinquième édition de son Carnaval !!!

A bon entendeurs....!