BONA SAWA

BONA SAWA

Mbella Mbella Ambassadeur du Cameroun en France

 

Le jeune Mbella Mbella nommé en France en remplacement de Pascal Biloa Tang

 

Le Cameroun a un nouvel ambassadeur en France. "M. Lejeune Mbella Mbella est, à compter de la date de signature du présent décret, nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Cameroun en France", a annoncé la Crtv mardi au cours de son journal radio de 20h.Il remplace. Pascal Biloa Tang

"La nomination de Lejeune Mbelle Mbella n'est pas une surprise pour l'intéressé", certifie un cadre du Minrex. "Le promu séjournait à Yaoundé depuis environ un mois à l'appel de sa hiérarchie", assure t-il. Le jeune Mbella Mbella a effectivement été reçu par le ministre des Relations extérieures, Laurent Essso, à une date que nos sources n'arrivent pas à préciser. "Au terme de la consultation, "on" l'a retenu au Cameroun, alors qu'il devait représenter le Cameroun au Ticad"

 

Son nom le suggère: comme Isaac Mbella Essengue ou Robert Mbella Mbappe, Lejeune Mbella Mbella est originaire d'Ebone, à 10 kilomètres de Nkongsamba, dans le Moungo. Il y voit le jour le 9 juillet 1949. Titulaire d'un doctorat en Relations internationales (option sciences politiques), il commence sa carrière de fonctionnaire par la Direction des Archives de la présidence de la République, en 1976. Trois ans après, il se met au service de la diplomatie camerounaise. Jusqu'en 1997, Mbella Mbella occupe successivement les fonctions de cadre à la direction de l'Onu (Minrex), de deuxième puis de premier secrétaire d'ambassade à Ottawa (Canada), de conseiller politique et chargé d'affaires ai à Paris, de consul et chef de poste consulaire à Marseille (France).

 

A son retour au pays en 1997, l'ancien consul, que les nombreux Camerounais de passage ou vivant à l'époque à Marseille portent encore dans le cœur, atterrit à la tête de la direction de la Francophonie, au Minrex. Poste qu'il cumule avec celui de correspondant national du Cameroun auprès de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie. "Au niveau du ministère, il a eu à assumer à diverses reprises les fonctions de Secrétaire général a.i.", révèle également une note biographique de Lejeune Mbella Mbella, qui, précise le même source, était ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire au Japon et en République de Corée, avec résidence à Tokyo, depuis le 6 mai 2002

 

D'après divers témoignages, durant son séjour au Japon, Lejeune Mbella Mbella a été très attentif aux questions de coopération économique. Il aura cependant mal vécu le report, dans un premier temps, de la récente visite officielle du chef de l'Etat au Japon. Dans un pays où les rendez-vous sont calés longtemps à l'avance, cette décision, prise à la hussarde, a jeté une ombre passagère sur les relations nippo camerounaise. Finalement, "cette visite a été un grand succès dans l'organisation", confie une source au Minrex qui voit dans la nomination intervenue le 11 octobre "une promotion et la récompense de l'implication à fonds" du diplomate. Hier au Minrex, ses anciens collaborateurs à la Direction de la Francophobie ou au Secrétariat général reconnaissent unanimement en Lejeune Mbella Mbella un "travailleur acharné, méthodique et disponible"

 

Personnel démotivé, bureaucratie tracassière, locaux en décrépitude, diplomatie en sommeil: voilà, en bref, l'héritage que Lejeune Mbella Mbella, 57 ans, recueillera à Paris. Visiblement, son prédécesseur avait quasiment abandonné l'ambassade, contraint par son grand âge. A l'exemple de Pascal Biloa Tang, tous les ambassadeurs en poste en Occident accusent le poids de l'âge et de l'ancienneté au poste. André Ngongang Ouandji à Moscou, Isabelle Bassong à Bruxelles, Eleih Eleih à Beijing, Samuel Libock à Londres, Mbarga Nguele à Brasilia… sont en poste depuis au moins 15 ans...

 

La situation à Paris est un pâle reflet du mal de la diplomatie camerounaise. Le 17 avril 2006, les nominations intervenues au Minrex avaient déclenché un frémissement d'espoir au sein du personnel diplomatique bien formé mais menacé de sclérose, faute d'impulsion et de moyens. Six mois après, les diplomates nommés à l'étranger tardent à rejoindre leurs postes. Certains ne disposent pas de passeports pour leur famille… 

  

 

Source Mutations, 2006



19/10/2006
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