BONA SAWA

BONA SAWA

RESCUCITER LE FEBUARY DES BATANGA

 

 

LE 9 MAI ET LE 14 FEVRIER, DEUX DATES PEU CONNUS DE L'HISTOIRE DU CAMEROON.

 

 

POURQUOI IL FAUT RESCUCIETER LE FEBUARY DES BATANGA.

 

 Par Mpeke Mu Ntonga Alphonse.

 

Le peuple Batanga en grande majorité, le clan des Banoho commémorent tous les 9 Mai avec faste et réjouissance. Cependant,  , je trouve assez incompréhensible que nous commemerions cette période douloureuse de notre peuple en choisissant les parties de cette douloureuse épopée. Ce qui me perturbe en ce moment de commémoration, c'est cette volonté de développer l' amnésie qui s'amplifie au fur et a mesure que le Mai devient de plus en plus imposante et populaire. Il y a en moi Batanga de Mboamanga, un malaise a ressentir ce déséquilibre, cette inégalité sur ce qui me semble être indivisible, inaliénable, l'exclusion dans une forme ou une autre, par notre histoire collective. Je ne sais pas ce que ça vous fait de savoir que peu à peu cette date du 14 Février ne devient plus qu'un simple fait qu'on évoque au  passage du MAI que nous considérons avec erreur comme étant la plus déterminante partie de cette histoire. Mon message est un appel pour que nous revoyons notre histoire avec simplement la volonté de célébrer, mais aussi celle de nous rassembler et redevenir un peuple qui partage son histoire avec la volonté commune d'aller de l'avant comme un seul peuple.

 

Il y a certes des motivations politiques et une volonté de certains clans d'avoir un ascendant culturel sur d'autres. Je ne veux pas explorer ces angles ici. Ce qui me fait honte c'est simplement de découvrir combien nous affichons une telle division alors que notre histoire parle d'elle même. Pourquoi sectionnons nous notre histoire en donnant plus d'ampleur à une partie de cette histoire qu'a l'autre? Ceci est tellement encré en nous que nous ne nous en rendons même pas compte. C'est avec douleur, l'une des plus vives que celle que vous avez en cette période de commémoration que moi je vous écrit. (Si réellement vous vous servez de cette occasion pour vous remmemorer nos ancêtres communs). Mon message n'est qu'un appel au bon sens à la raison.

 

Le 14 février est chronologiquement, la date du retour de la première vague des exilés Batanga dans notre fief commun de la région de Kribi après la guerre de 14 -18. Cette date se doit d'avoir la même signification que le 9 Mai, la date de la  deuxième phase de ce retour d'exil des Batanga dans leur région initiale de Kribi. Le fait de ne plus célébrer le FEBUARY croyez moi donne au MAYI une autre dimension historique, sociologique et même anthropologique, artificielle et dénaturée. Je vais plus loin faible. Cette  dimension est malheureusement un triste constat qui fait voir des fissures, des exclusions volontaires, dues aux choix que certains imposent dans l'utilisation de notre l'histoire commune. Nous préférons célébrer le MAYI  avec les tribus étrangères , qui nous font des flatteries pour envahir les espaces où nous nous sommes sédentarisés depuis des siècles, pour couvrir les vides que nous imposons  par nos attitudes d'exclusions à d' autres clans de notre entité commune.

 

Il y a ici une volonté de faire l' histoire et l'hégémonie d'un seul clan et voir même d'un seul homme.  Le seul clan des Banoho ici  profite donc de quelques avantages superficiels que l'avenir ne saurait prédire la pérennité, hélas. Combien sommes nous les Banoho pour protéger ces quelques acquis. Combien sommes nous pour peser sur la balance démocratique ? nous préférons faire des alliances avec des Bamiléké au lieu des ressortissants de notre entité, car nous sommes incapables de transcender des conflits intestins tout comme des considérations sans fondement autres que le désir de domination clanique. La preuve pour moi, c'est cette extinction du FEBUARY, et cette volonté politique et peu intelligente de marginaliser les autres clans Batanga Ba Nda et de Bapuku.

 

Je veux rappeler aux un et aux autres que nous n'avons rien qui garantisse la protection de notre peuple devant l' envahissement galopant des Bamiléké dans cette région que nous partageons dans l'entente et la fraternité avec le Bulu, Mabéa, Ngumba et Fang voir même les populations immigrées Togolaises, Béninoises et Nigérianes qui vivent parmi nous ayant intégrées et  respectant notre peuple tout entier.

 

                                                

   

 

Nous avons, Dieu que je sache un député Batanga,  que j'interpelle vivement ici. Il a la responsabilité de répondre aux besoins les plus significatifs des populations de la région. A mon avis, la presence du FEBUARY dans le calendrier des commemorations historiques du Cameroun doit être encouragé par cette élite. Si non, il faut voir en cette attitude de détachement, la volonté même de voir cette date disparaître tout comme la mémoire même des Batanga. Cette attitude de désintérêt à ce qui me semble être un élément de renforcement de notre dignité collective est grave. Pour élire des députés et maires Batanga qui ne sont même pas en mesure de répondre à la douleur des autres peuples Batanga n'est donc par conséquent pas logique. Croyez vous que moi Banoho de Mboamanga, je me réjouis de savoir qu'on commémore le MAyi sans pour autant en faire pareil pour le FEBUARY? oui, nous vivons le monde à l'envers. Je n'ai pas arrêté de m'étonner de certains comportements de notre élite.

 

J'accuse ici le manque de vison de cette élite qui ne voit plus que leurs intérêts immédiats à ceux du peuple tout entier. Ils répondent aux problèmes d'autres natures (sans grandes importances) mais ceux qui nous sont fondamentaux ils les mettent à l'écart.

 

Oui , je ne veux pas être comme beaucoup d'entre nous, qui n'ont des solutions aux problèmes que dans le silence. Moi, je ne suis pas un mysticien ou mystique du silence en cette ère des communications. J'ai simplement le bon sens qui me pousse à voir qu'il y a un problème que d'aucuns n'osent pas mettre sur la table. Un problème grave.

 

Que ceux qui ont le pouvoir aujourd'hui, ou qui sont aux affaires nous redonnent  la fierté d'être des Batanga pas un peuple subdivisé qui se contente des quelques réalisations et quelques privilèges éphémères. Il faut un symbole fort comme le Ndabo ya Eyati Ya Lohove pour rapprocher les autres peuples Batanga, en un lieu collectif. Cette appellation qui est venue remplacer celle de Ndabw' Tomba est une accélération a mon avis de cette volonté de démarcation par apport aux autres clans Batanga qui par ailleurs s'y sentent exclus. Je ne vois pas un Enda Bonga ou Dikobe se sentir a l'aise avec cette dénomination. Nous sommes vraiment aller loin dans nos désirs d'exclusions des autres clans de notre propre ensemble.

 

C'est une grave erreur qui nous coûtera bien cher d'ici là. Que restera t -il quand les petits privilèges actuels n'existerons plus ? Que seront nous Banoho après avoir été si prêt du pouvoir au Cameroun, et que nous en seront associés avec au moment des comptes, que les Bamilékés dressent en silence se passant pour nos amis; quand bien même nous autres Batanga non-privilégiés n'y en profitons pas. La preuve c'est notre jeunesse intellectuelle sans appui ni support.

 

Moi Mpeke Mu Ntonga , je crois avoir une parole en tant que Batanga. Il est plus qu'important que  des efforts soient fait dans le sens du rassemblement de tous les Batanga voir même des Sawa. C'est plus que vital.

 

Je demande donc ici solennellement que tous les Batanga et les Sawa se joignent à nous pour une préparation de la re-commémoration du 14 Février notre FEBUARY de jadis commémorée avec la même ferveur que le MAI. Il n'y a pas de drame a mon avis qu'il y ait deux commémorations. L'enjeu de l'existence de ces célébrations peut être touristique et culturel.  On ne peut pas légiférer devant la douleur d'un peuple. Si non on veut son extinction. Une chose reste certaine, moi, petit fils de Bokamba bo Ntonga, j'ai honte de ce que tout ceci à l'air aujourd'hui. 

 

Momo wa Batanga latiyehèh Mboango. Vèhèh yo Ngudi. Anga totoh o Danga djoho or maba. Latiyèhe étomba ya Batanga anga totoh ya Banoho. Ipwa di ya nata di bangandi I dja iyoni vi iti.

 

Béhémbélani bé nlato bé ènèbèhé.  I dilihèh da ma danga ma pokwè ma djaé té pèhe. Ba mépémba ba vahandi i nongo Mboa yo yèhèpi. Mbwiyo na ya poho itiyèh na bato té bata. Mono wa batanga hindjaha o iyano da Mboa ya Batanga na dina da nlato mu nsaka mu manga. Indjaha o Iyano da Cameroun.

 

I vahadi té pèhèh Ndabo ya Nlato Mu Batanga or dambo di ma vélédèh ivaha da nlato tému tèh.

 

Na béhindi.

Epédi é yamu.

 

 

Mba Mpèkè Mu Ntonga Alphonse

Métila mé Nyodi. (Londres-UK) ce 20.05.2006.



20/05/2006
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