BONA SAWA

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EKINDI JEAN JACQUES LE NOUVEAU DEPUTE S'EXPLIQUE APRES LES ELECTIONS

Jean Jacques Ekindi : Nous ferons équipe avec l’Udc à l’assemblée


Annoncé député à Wouri-Centre, le coordinateur du Mouvement progressiste (Mp) revient sur le déroulement du scrutin.
Propos r ecueillis par Dippah Kayessé

Hier à Douala, vous étiez face à la presse. Peut-on savoir quelles étaient les raisons de cette rencontre?
Nous voulions remercier tous ceux qui nous ont apporté leur vote dans le cadre de ce scrutin. Aussi, nous avons pensé qu’il fallait faire le point sur la situation du processus électoral. Le scrutin passé, les procès verbaux collectés, les commissions étant à pied d’œuvre, c’est tout à fait normal d’en parler. Le ministre de l’Administration a publié les tendances qui sont en fait des résultats essentiellement provisoires. Ceci pour la simple raison que les différentes commissions et le Conseil constitutionnel ont le pouvoir de les rectifier ou valider au regard des éventuels contentieux.

Ne trouvez- vous pas que l’action du Minatd puisse avoir une influence considérable sur la proclamation définitive des résultats le moment venu?
Non, je trouve d’ailleurs que c’est une excellente chose que le ministre donne ces résultats. C’est ce qui se passe partout. Au sortir des urnes les gens ont besoin de savoir et le silence entretenu pourrait provoquer des suspicions et conduire à des situations regrettables. Si aucune déclaration n’est faite, les gens seront enclins à tirer dans tous les sens. Ils trichent. Ils trafiquent les Pv… dans ces résultats provisoires, le ministre fixe le cap qui est une référence sans rien imposer. Il reste aux commissions de travailler avec plus d’attention pour déceler des cas d’erreurs. Et aux partis de pouvoir contester le moment venu.

Dans l’ensemble comment jugez- vous le double scrutin de dimanche dernier?
Il faut avouer qu’il y a eu énormément de fraudes. A la limite on a le sentiment que les partis ne peuvent pas s’organiser pour être les meilleurs en politique mais des bandes de maffieux. Nous devions naturellement gagner les trois sièges de députés et la mairie de Douala 1er. Nous comptons présenter ces éléments de fraude au Conseil constitutionnel pour ce qui est des législatives et à la Cour suprême au sujet des municipales apparemment perdues. Je crois qu’il faut à tout prix que le système électoral change ce qui nous épargnerait des cas de fraude incontrôlée. Lesquels avec le temps risquent de créer un monstre que personne ne pourra plus contrôler.

A ce jour, le Rdpc totaliserait 152 sièges au parlement. N’est- ce pas là un enracinement de l’Etat- parti?
C’est vraiment cela et je crois que le Rdpc est entrain de prendre de gros risques. Une pensée qui ne s’exprime pas demeure une pensée dangereuse parce qu’elle fermente et à la longue on pourrait observer une explosion. Le Rdpc, à vouloir imposer à l’opinion internationale et au peuple camerounais qu’il est capable de gagner les élections légitimes, libres et transparentes avec 152 députés de gagner, c’est une hérésie. Vous avez vécu les élections ici à Douala, personne ne connaît la tête du nouveau maire pour n’avoir pas fait campagne. C’est un exemple parmi tant d’autres. Lorsqu’au sortir des urnes, le président de la république en même temps président du parti au pouvoir déclare, je veux une majorité confortable, ces déclarations ont des répercussions à tous les niveaux de l’appareil et tout le monde se met en mouvement.

Le Mp s’en tire avec un député comment comptez-vous évoluer dans une telle assemblée essentiellement aux couleurs du Rdpc?
Au Mouvement progressiste, nous avons toujours pensé que le bon sens reste et demeure la chose la mieux partagée du monde. Et nous croyions à priori que ces députés bien qu’ils soient des élus administratifs ne sont pas dénués de tout sens patriotique, qu’ils veulent l’avancée et le bien de leur pays. Nous croyons qu’il y aura des terrains de débats, des discussions où se rencontreront les volontés de faire évoluer la situation. Je vais au parlement pour débattre, faire avancer les choses et non pour disputer la mangeoire aux députés. Dans ma profession de foi, j’ai fait part de mes futurs combats. Je ne crois pas que singleton que je suis, je pourrais faire des propositions de loi en vue d’être votées. Mais, je crois que les autres députés pourraient prendre en compte un certain nombre de mes propositions, c’est de cette manière là que j’entends évoluer. Et chaque fois qu’il aura des dispositions anticonstitutionnelles comme c’est généralement le cas, j’attirerais avec vigueur leur attention. N’oublions pas la Convention signée avec l’Udc du président Ndam Njoya qui compte quatre députés à l’assemblée, nous ferons équipe ensemble dans le cadre du groupe de cinq.

http://www.quotidienmutations.info/mutations/juillet/1185441768.php



27/07/2007
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