ENTRE LE SYMBOLISME ET LE MERCANTILISME
ENTRE SYMBOLISME ET MERCANTILISME
Proposé par Dominique ELAME-BELL du groupe ESSIMO,
pour BNS TVR , Nov. 2007
Rassemblement, unité, amour, paix, dignité, prospérité entre les peuples sont autant de valeurs qui symbolisent le Ngondo.
Les valeurs défendues par le Ngondo d'alors sont d'une noblesse qui ne s'apparentent plus du tout à l'aspect mercantile dont se drapent les cérémonies festives actuelles.
L'âpreté au gain, l'avidité, sont les principaux maux dont souffre le Ngondo de nos jours.
Les organisateurs de cet évènement s'acharnent plus à remplir les stands commerciaux dressés au « Parc des Princes » (jadis, haut lieu de la chefferie Bell), et s'approprient la manne financière qu'apporte les nombreux sponsors en quête de publicité.
La priorité de cet évènement (le Ngondo) n'est plus d' écouter la voix des oracles que le peuple interroge annuellement, comme le faisait nos ancêtres.
Précarité et pauvreté se sont immiscés dans la vie quotidienne des populations autochtones Sawa, et ont pris le dessus. C'est l'ère du temps: le Ngondo est devenu un gigantesque « business » ;
L'élévation prématurée de Rudolf Duala Manga (Ngum' a bebolo)* par ses pairs au rang de chef du Ngondo afin d'asseoir son autorité et de stabiliser la vie du clan Bell et de tout le peuple, reste une expression du rôle régulateur que jouait cette instance dans l'organisation de la communauté.
Il serait judicieux de rappeler que, Rudolf Duala Manga a été pendu parce qu'il défendait les intérêts de la « Nation » : digne, et fier, TET 'EKOMBO* est mort pour son Peuple.
La notion de « l'Etat Nation » qu'il a prôné et qu'il a défendu, dans sa lutte contre l'occupant Allemand, est l'illustration de ces vertus mises en exergue par le Ngondo de nos ancêtres : l'Unité, l'Amour entre les peuples.
Au-delà de sa substance de fête païenne, le Ngondo est censé être un évènement fédérateur.
En effet, plusieurs tribus étaient conviées aux festivités Sawa. Du Mbam, de la chefferie Bamoun…, jusqu'aux rives du fleuve Wouri, nombreux étaient conviés à parader ce jour dans le même but: afficher l'harmonie, l'unité et l'amour des peuples à coexister ensemble.
L'écho de cette symbolique se meurt, les tenues traditionnelles sont peu à peu remplacées par des T-shirts « PMUC », des groupes modernes aux accents Makossa se substituent au Ngosso et Essewe ancestraux. Il devient plus prestigieux d'inviter à cette cérémonie un haut dignitaire politique (un ministre…) plutôt qu'un chef traditionnel d'une contrée éloignée comme cela se faisait autrefois.
Est ce cela la modernité, ou cela s'apparente-il à une extinction annoncée des valeurs ancestrales?
Symbolisme et mercantilisme peuvent ils s'acoquiner ?
Muna Tétè, MAKA DIBIE…
(Frère, inspires toi… de la sagesse des Anciens)
Pour ESSIMO - www.essimo.fr
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· Ngum a bebolo : le travailleur
· Tet'ekombo : le père de
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