BONA SAWA

Maman Solo, *Ese Ebolό !!!

*Ese Ebolό ici signifie, en langue Duala, qu'être Maman Solo est un travail difficile !!!

Par Martha Dayas-Eyoum, 2007, BNS, TVR

La folie du mois de Septembre, liée à la Rentrée, est déjà derrière nous et tiens, le mois  d'Octobre, nous a  trouvé  un peu moins stressés, non ???

Mais oui, en « femmes raisonnables » que nous savons être, nous avons pris un peu de recul et nous avons su, « nous ces mamans qui savons »laissé un peu de place à nos « papas gâteaux » de conjoints. Nous avons bien compris que si leur « raison de Père ignore parfois la raison de notre cœur de mère » heu, ils savent aussi et j'ajouterai même  qu'ils savent bien !!!

Alors déléguer, nous commençons sérieusement à en apprécier les bienfaits :

« Ben oui pendant qu'il s'occupe de tout, autant en profiter et aller chez l'esthéticienne et la coiffeuse …» Non mais, nous ne sommes pas que des Mamans non !!!

Ah la Belle vie, la belle vie, comme elle sourit…

Mais cette Belle Vie, il lui arrive de ne plus sourire et de nous mener par le bout du nez, d'aller à l'encontre de tout ce que nous nous étions promis, dur dur, mais c'est ainsi…

Tant de foyers volent en éclats aujourd'hui, comme le souligne si bien monsieur Mpeke Mu Ntonga dans l'Edito Real du mois d'Octobre, et le manque de solidarité qui devient de plus en plus flagrant au sein de nos familles, notamment familles Sawa, n'est que plus visible dans ces cas là…

C'est ainsi que pour  ces femmes, qui du jour au lendemain   se retrouvent seules à la tête de leur famille, le résultat est sans appel ; Et le fait qu'il y ait un enfant, deux, trois voire plus, elles se retrouvent face à un incroyable défi à relever! Situation parfois subie, rarement choisie, mais qui à coup sûr requiert une sacrée force de caractère…

 Ici,  pas de place pour jouer les petits bras, là il faut avoir les épaules assez larges pour remplir à la fois le rôle du père et de la mère!

En effet, il ne s'agissait pas pour elles de faire  de bébés toute seule, ça non !!!

 Alors quel terrible coup du sort lorsqu'elles se retrouvent sans leur conjoint, sans celui avec qui elles se voyaient fonder, construire, mûrir, vieillir, parce que la vie le leur a arraché, parce que la vie le leur a volé.

Quel désappointement quand celui qu'elle s'était jurée d'aimer au delà des mots, aux delà des maux n'est plus;

 Quel coup terrible  quand  trouvant que  les responsabilités paternelles, familiales sont  bien trop contraignantes et représentent  une entrave à leur Liberté, ils préfèrent partir, mais  si c'était parque se sentant sans cesse rabaisser, critiquer, pas à la hauteur, ils préfèrent prendre la clé des champs ???

 A moins qu'il n'est simplement  décidé  que l'herbe est bien plus verte ailleurs...

Quelle tristesse ressentie lorsque se sentant à bout de tout, certaines femmes  décident de tout plaquer, de divorcer...

Et là voyez-vous, abattues ou choquées, accablées ou surprises, la vie ne leur laissent guère le temps, ou si peu d'analyser les événements, de s'apitoyer sur elles mêmes. Elles se doivent d'être réactives pour la survie, pour le bien être de ce qui représente dès lors l'essentiel de leur vie: Leurs enfants!

Plus personne au quotidien pour partager les joies et les peines de leurs chérubins; Plus personne à qui demander conseil quand elles ont l'impression d'y être allé un peu fort en cas de punition; Plus personne pour se partager la "corvée des devoirs" en cas de fatigue; Plus personne pour aller chercher les enfants en urgence car elles mêmes retenues par une réunion qui n'en finit pas; Plus personne avec qui rire devant leurs mots d'enfants...

Et pour ce qui est de porter les gros colis, ciao les supers biscoteaux; Pour ce qui est de monter les étagères en un temps record sans mode d'emploi (total respect à ces messieurs d'ailleurs!) bye bye.

Au revoir à tous ces: "Que ferais-je sans toi", "Que deviendrais-je sans toi", "Seigneur, heureusement que tu es là". Oui adieu à toutes ces formules qui font partie d'un quotidien à deux car justement aujourd'hui elles font tout toutes seules. Elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. …

Entre nous, amis BONASAWANUTES,   Maman solo «c'est un sacré boulot. », De quoi leur tirer notre  plus beau chapeau, car la société d'aujourd'hui ne fait pas de cadeau, surtout en matière d'éducation…

Alors nous  qui vivons un formidable duo avec nos « Doudous de   papas gâteaux »à qui nous avons enfin laissé, un peu de place profitons en un maximum en remerciant chaque journée qui passe d'être aussi joliment accompagnée …

Quant à vous « Mamans Solo » j'ai envie de vous  dire que si aujourd'hui, une épaule pour pleurer vous fait défaut, rien, non rien n'est fini.

Tout le monde a droit à une deuxième chance…

Cela pourra être une personne qui saura vous appréciez telle que vous êtes mais que vous saurez vous aussi apprécier telle qu'elle est…

 Cela pourra être avec celui à qui vous ne pensiez jamais pouvoir pardonner et pourtant… !

Et Si le chanteur Corneille avait raison quand il chante que le Bon dieu est une femme ???

Je vous dis à bientôt, en vous  laissant apprécier sa chanson :