SAWALAND: Une élite et un peuple
SAWALAND: Une élite et un peuple
Par Mutonde Mboma – Londres 28/01/07
Il y a encore quelques années on devenait élite dans nos cultures par naissance, on était chef, notable, membre éminent des conseils de famille. En poussant même quand on était la première épouse d'un grand chef traditionnel on était arrive (Est-ce différent aujourd'hui ? les premières dames sont des premiers ministres bis). Très peu de personnes accédaient au statut d'élite par leur action. Parmi ceux ci on comptait notamment les guerriers qui s'étaient illustres dans les luttes contre les clans plus ou moins voisins.
Aujourd'hui on est une élite d'abord grâce à l'appareil politico administratif. On revient au village imposer son titre de haut fonctionnaire et on attend qu'ils vous déroulent le tapis rouge. Mais pour en arriver la il faut avoir fait 25 ans d'études (du cours préparatoire a l'université), avoir quitte les siens pour s'isoler a l'autre bout de la terre pour accumuler des parchemins plus ou moins utiles, il faut ou avoir des parents qui supportent cette formation ou subir les pires traumatismes aventuriers ou encore décrocher une bourse miraculeuse.
Une fois tout cela surmonte voilà donc notre jeune loup/louve à la recherche d'un emploi. Par quelque moyen mystérieux, l'emploi tant désire est décroche. Notre jeune loup/louve doit commencer à rentabiliser l'investissement que furent ses études. Il doit fonder son foyer etc.… Et c'est la que commencent a entrer en jeu les masses populaires. La situation de paupérisation generalisee fait que pour un peu que l'on ait une petite situation au pays les queues des cousins, frères qu'il faut aider s'allongent indéfiniment. Et c'est aussi à ce moment que se définit le rapport supérieur/inférieur. Quelqu'un a dit que « la main qui donne est toujours au dessus de celle qui reçoit ».
L'impact de tout ceci sur la nation est catastrophique parce qu'il est a l'origine des innombrables indélicatesses envers les fonds publics ou parapublics mais la n'est pas notre propos aujourd'hui. Celui qui est donc arrive appelons le l'élite pour faire court commence donc a estimer légitimement que puisqu'il a beaucoup de devoirs il doit aussi avoir beaucoup de droits.
Mais regardons donc ce que doivent être ces droits et ces devoirs dans un contexte socioculturel comme celui des Sawas :
Dans l'environnement Sawa d'aujourd'hui co-existent les élites traditionnelles et les élites politico administratives et puisque le SaWA appartient à une communauté nationale qu'est le Kamerun et qui est en fait un État. Il faut bien reconnaître que les élites politico administratives ont sans doute beaucoup plus d'influence que les autorités traditionnelles. Ceci étant pose quelle est la part que doivent prendre les capitaines d'industrie et les haut fonctionnaires dans le rayonnement de la culture sawa ?
Cette part auprès des masses peut se résumer en un seul mot e-n-c-a-d-r-e-m-e-n-t.
Les masses SAWA sont à l'image des autres masses camerounaises et Africaines. Elles sont sous instruites, sous-politisees et pire elles perdent leurs repères traditionnels.
C'est une tache gigantesque et qui n'est pas a la portee du premier venu de concilier ne fut-ce qu'au niveau personnel la réalisation de tels objectifs. Parce que hélas il faut partir de loin. L'état des lieux est catastrophique. La situation matérielle des populations n'est pas bonne, leur situation spirituelle et intellectuelle non plus. Il faudrait donc que les élites se rapprochent entre elles, parlent, échangent des vues et des stratégies. Il faut qu'elles créent des organisations et qu'elles agissent au travers de ces organisations. Certes il en existe déjà beaucoup mais en fait elles ont une efficacité très limitée simplement parce qu'elles n'ont aucune ambition, ni aucune stratégie. Le défi c'est de créer une nouvelle génération d'organisations, des organisations qui ont au cœur l'intérêt de tous. Il faudrait donc que les élites se regroupent, réfléchissent et agissent.
REGROUPEMENT
Le regroupement doit comprendre des membres motives pouvant faire preuve d'un sens élevé du sacrifice, mais aussi d'une grande capacité de compréhension des problèmes que vivent nos populations.
REFLEXION
La réflexion doit permettre de déterminer les objectifs et les priorités des actions à mener pour maintenir une conscience de soi élevée et un sentiment identitaire clair.
ACTION
Les actions doivent être culturelles et humanitaires. Elles doivent s'appuyer sur une forte communication utilisant a fond les moyens modernes 'd'information.
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