BONA SAWA

BONA SAWA

« Nostalgie Coloniale »

 

« Nostalgie Coloniale »

 

Martha Dayas-Eyoum, 2007, BNS, TVR

 

 

A l’heure où certains  dirigeants et autres politiques français, occidentaux,  où certains  intellectuels et autres historiens se posent la question sur les bienfaits de la colonisation ??? Incroyable !

Certains en arrivant même à être choqués que l’on puisse penser une seule seconde que la colonisation a eu des effets négatifs et catastrophiques !!! Grands Dieux n’est on pas venu sauver ces pauvres indigènes, barbares et broussards ???

 N ‘est on pas venu les éclairer et les civiliser quelque peu… ?

Bref, dans ce doux contexte, il nous a  semblait intéressant  de partager avec vous chers Bonasawanautes,  un texte publié sur le site Afrikara, au mois de Juillet 2007 intitulé :

« Les 12 Commandements de la colonisation française au Tchad »

Un texte qui vaut son pesant d’or en matière d’éducation, vous verrez. !!!

N’hésitez  pas à répondre à La Question sous forme de commentaire.

Nous vous souhaitons chers Bonasawanautes, Hum comment dirons nous,  heureuse lecture, bonne réflexion et vos commentaires, vous le savez maintenant, cet espace « Sawaland » étant le vôtre,  sont évidemment la bienvenue !!!

 

Place au Chef D’œuvre

 

« Les 12 Commandements de la colonisation française au Tchad »

(Document AFRIKARA 11/02/2007)

A l’opposé de l’idéologie développée durant des siècles sur l’existence d’une hiérarchie naturelle, de droit divin entre les races humaines, les unes excellant en servitudes et les autres dans l’administration, le gouvernement, la soumission des premiers, la colonisation et les efforts déployés pour atteindre ses objectifs ne furent jamais de tout repos. Le seul fait qu’il ait fallu éditer codes, règlements, lois barbares et administrations particulières montre bien la dimension non naturelle de l’acte colonial, et surtout le caractère volontariste, politique, intentionnel et arbitraire des projets impérialistes. Il semble bien que les Européens, à l’instar de la traite négrière aient fonctionné selon une théorie générale de la domination, un vade-mecum que l’agent colonial devait suivre pour parvenir à ces desseins. Le travail des ethnologues, les relevés des «explorateurs», les rapports des missionnaires, pouvaient ici trouver une pleine utilisation. Ainsi pour la colonisation négrière les traits culturels propres aux Bantus, aux Bambaras, Ouolofs étaient étudiés et différenciés, afin d’optimiser l’exploitation et la docilisation du bois d’ébène. De même en fut-il, vraisemblablement de la colonisation du continent africain.

Le Tchad fut la colonie française qui la première en 1940, sous l’impulsion du gouverneur guyanais Félix Eboué, répondit à l’appel à résistance de l’armée de la France libre pendant l’invasion nazie. Ce pays, à l’histoire mouvementée entre différents royaumes tournés vers les routes esclavagistes et commerciales transsahariennes était progressivement rentré sous la coupe française au prix de sanglantes batailles entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème. L’administration coloniale se dota alors d’un instrument odieux, un bréviaire de la parfaite colonisation, résumant en douze points l’attitude de l’agent colonial voué à sauvegarder les intérêts de la métropole et manipuler, traumatiser, contrôler les consciences africaines soumises.

Ce document est un extrait des archives coloniales de la sous-préfecture de Kélo, dans la Tandjilé au Tchad. Il a été publié dans le N°56 du journal tchadien Le Temps, édition du 08 au 14 janvier 1997, page 7. C’est avec l’autorisation expresse du journal -que nous remercions- qu’Afrikara.com met à la disposition des internautes ce document historique. Il rappelle une archive similaire qui circule sur internet depuis plusieurs années, mais dont la source n’a pas été clairement identifiée, concernant la colonisation belge.

Les 12 Commandements coloniaux dont chaque administrateur colonial, chaque agent colonial quel que soit son statut, est tenu de faire une application rigoureuse.

Article 1 : Ne pas laisser mourir de faim les colonisés, sinon ils se révolteront.

Art. 2 : Mais ne pas les engraisser, sans quoi, ils deviennent dangereux.

Art. 3 : Eviter de favoriser une économie progressiste en contradiction avec nos objectifs qui sont : notre présence incontestable et notre prédominance dans tous les domaines.

Art. 4 : Donc tout faire pour qu’ils ne s’enrichissent pas.

Art. 5 : Faire d’eux de petits fonctionnaires et de petits employés afin que l’autorité, dans tous les domaines et dans tous les secteurs, demeure entre nos mains.

Art.6 : Ne jamais les soumettre à un traitement unique de peur qu’ils ne se regroupent; donc, divisé sans cesse pour régner.

Art.7 : Capituler momentanément et au besoin devant leurs mouvements de mauvaise humeur, leurs revendications, leurs attitudes les plus arrogantes.

Art. 8 : Mais trouver coûte que coûte des mesures apparemment justes et d’une sévérité exemplaire qui les rappellent à l’ordre, à la modestie et à la soumission.

Art. 9 : Utiliser la police, la gendarmerie et l’armée chaque fois que le besoin s’en fait sentir pour affirmer ou réaffirmer notre présence.

Art. 10 : De temps en temps, les obliger à réitérer leurs déclarations de nos fidélités et d’indéfectible attachement à la France, à l’occasion des cérémonies (les multiplier) ou à l’occasion des voyages de groupes des associations acquises à notre cause. Ne pas regarder à la dépense.

Art. 11 : A chaque occasion, organiser de grandes manifestations au cours desquelles on entend gratuitement le tam-tam.

Art. 12 : Avoir soin de décorer leurs élites qui nous sont favorables et les fonctionnaires qui sont dévoués à notre cause.

La question Afrikara pour une dissertation, merci de répondre dans les commentaires :

«Dans quelle mesure les 12 commandements coloniaux du Tchad sont-ils encore en vigueur dans l’ensemble des anciennes colonies françaises ?»

 



01/10/2007
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