BONA SAWA

BONA SAWA

Bolongo et Bobwam sur le pied de guerre

08.08.2007

Chefferie du village : Bolongo et Bobwam sur le pied de guerre 

 


Les deux tribus de Kribi s`affrontent pour le contrôle de la chefferie de Talla.

Plus d`un mois après la désignation d'un chef intérimaire du village Talla, à Mboamanga, la décision du sous-préfet de Kribi, Jean Claude Eloundou, demeure contestée. Les tensions entretenues par les deux principales communautés villageoises de cette localité sont toujours vives. La communauté Bolongo, majoritaire dans ce village, conteste la désignation de Serge Christian Bobwan, originaire de la communauté Bobwan, comme liquidateur des affaires courantes de ladite chefferie.


Pour comprendre cette crise, il faut remonter au débuté de l'année 1998 lorsque le groupement Lohové avait été éclaté en plusieurs villages. C'est ainsi qu'est issu le village Talla. Il était alors question de porter à la tête de chacun de ces villages, un fils des collectivités autochtones prédominantes. " Mais le sous-préfet de l`époque, Philippe Ndengue, n`a voulu rien entendre parce qu`il voulait favoriser un postulant non légitime en la personne de Philippe Njouke qui était l`ami de son cousin notable Corneille Mekome Ndoumou ", déclare Njoulde le chef de la communauté Bolongo de Kribi. Après cette nomination au forceps, la communauté Bolongo va protester en adressant des requêtes au ministère de l`Administration territoriale qui va déléguer des émissaires pour s'enquérir de la situation. A la surprise de tous, ces émissaires ne vont pas rencontrer les chefs de village. Ils se seraient contentés du rapport dressé par le sous-préfet incriminé.

Conserver la lignée généalogique

Depuis ce temps, les Bolongo boycottent l'autorité de Sa Majesté, Philippe Njouke, jusqu`à son décès en début d`année 2007. C`est à la suite de ce décès que le sous-préfet, Jean-Claude Eloundou, a convoqué les populations pour le choix du nouveau chef du village Talla, le 29 juin 2007. Une foule nombreuse sera présente à cette cérémonie qui laissait déjà présager un affrontement entre les deux communautés sœurs. Contre toutes attentes, le sous-préfet a disqualifié la liste de Njoulde. Même les protestations de la population n'y ont rien fait.
Pour préserver la

 


continuité de la lignée du défunt chef, Il a entrepris le vote avec un candidat unique, celui du fils du défunt, Philippe Njouke. " C`est la combine parce qu`il est le camarade d`université de ce Bobwan. Quelques mois auparavant, dans un cas similaire dans le village à Bongandoué, son prédécesseur, Jacques Sébastien Mbous, avait laissé concourir outre le fils du chef défunt, un autre candidat ", se lamente Njoulde. Des onze (11) notables appelés à l`urne, quatre vont voter pour et sept contre. Ce qui va décider le sous-préfet à le nommer liquidateur des affaires courantes de la chefferie. Même si dans la pratique son autorité est remise en cause par la population.


" Je n`étais pas là au départ de l`histoire et je fais juste mon devoir en intronisant le fils du chef défunt. S`il est légitime ou pas, je n`en sais rien ", déclare le sous-préfet. Serge Chrsitian Bobwan, accusé de tirer les ficelles dans l'ombre, dit qu'il serait toujours là où l`administration a décidé de le mettre. " Du temps de mon père, ils ont épuisé toutes les voies de recours sans suite. Et si c`est mon tour aujourd`hui, je ne céderais pas à une bande de maître-chanteurs, car la chefferie se fait dans la continuité selon les textes en vigueur ", confie-t-il. La tension est palpable à ce jour du côté du village Talla.
Michel Mahouvé, le chef du groupement Batanga Lohové est aussi indexé par les notables Bolongo comme l'un des fauteurs de trouble. Il serait à l`origine de la désignation du présent chef du village Talla. Face à cela, les Bolongo ont décidé de ne pas rester les bras croisés. " Nous espérons que l`Etat ne va pas nous endormir longtemps, car nous restons vigilants et cela jusqu`à ce que justice soit faite ", indique Me Malongue.
La situation est tendue et la communauté Bolongo a prévu une action de grande envergure dans les tous prochains jours si l`Etat ne revient pas sur sa décision. " Nous allons tout faire s`il le faut. Si on ne nous rend pas justice, le sous-préfet va revenir bientôt nommer un autre chef de village. Il en sera ainsi jusqu`à ce que cela soit celui que nous voulons ",

menace-t-elle.


Par Sévère Kamen



28/12/2007
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