BONA SAWA

BONA SAWA

LA FEMME SAWA A L’HEURE DE L’INTERNET

 

 

LA FEMME SAWA A L'HEURE DE L'INTERNET

 

Par Mpeke Mu Ntonga

Londres, ce 13.07.2006

 

 

Beaucoup de femmes Sawa aiment la modernité. Elles n'en restent pas toutes pour autant éblouies par celle-ci au point de ne pas savoir ce qu'elles doivent y faire. Elles s'en servent pour non seulement donner la vie aux peuples, mais aussi, le protéger, le soutenir, le  maintenir et le projeter dans l'avenir. Cet article a pour but non seulement de stimuler les femmes Sawa devant les enjeux de notre époque, mais aussi de rendre hommage a celles qui d'arrache pied déjà luttent pour faire entendre leurs voix dans la toile pour un Grand Sawa en marche. C'est aussi un hommage a celles qui luttent dans l'ombre pour la préservation de nos langues et traditions dont elles sont les naturelles prometteuses et protectrices. C'est aussi un hommage a celles qui luttent contre les injustices sociales, toutes les idées reçues, les cliches, les stéréotypes, les concepts faux, qui empêchent l'éclosion sociale de notre entité Sawa et même notre pays le Cameroun.

 

Nous ne pouvons pas parler de la femme Sawa et Camerounaise sans faire allusion aux abus fait à la gente féminine dans nos sociétés et maintenant sur la toile.  Le problème prend source dans le système éducatif qui régit nos sociétés Africaines. Bassey (1999) dans Western and Political Education in Africa  nous rappelle que le système éducatif aujourd'hui en Afrique est un lègue de la colonisation, et tout comme Paulo Freire l'a noté, l'éducation coloniale a imposé la culture du silence dans  les peuples Africains du tiers monde.' L'auteur insiste en notant que 'ce terrain a été cultivé avec un effort délibéré reproduit par les colonisateurs, de se servir de l'éducation pour empêcher aux colonisés de se comprendre eux même, d'être eux même, d'avoir une conscience et une culture'.  En fait, il faut observer selon Bassey qu'a travers la manipulation du code de l'éducation nationale, et certains programmes éducatifs, l'éducation coloniale expose juste aux colonisés les éléments de la culture du colonisateur avec pour optique de promouvoir et faciliter la perpétration de l'exploitation de l'Afrique.

 

Cela a eu et continue à produire des conséquences fâcheuses et aliénantes. L'une des premières aliénations vis-à-vis du colonisé ou de la colonisée, viendrait selon Bassey (1999 :81) de l'exposition dans le système éducatif des éléments qui facilitent la  stimulation culturelle et qui tend a effacer la signification du passé de celui-ci ou celle-ci. L'histoire des peuples Sawa est conditionnée par cette logique de la domination occidentale sur les peuples Africains. La femme Sawa reste comme dans toutes les communautés et peuples Africains l'une des victimes de cette politique coloniale. Les programmes d'éducations nationales en Afrique selon Bassey (1999) étaient détermines par un besoin  immédiat et a long terme liés au développement de la culture métropolitaine dans tous les aspects sociaux.

 

Elle cite une fois de plus Paulo Freire et Donaldo Macédo qui plaident par ailleurs que l'école coloniale en Afrique avait pour objectif, l'acculturation des locaux, en d'autres termes, leur acculturation consistait a les mettre dans un model prédéfinit, colonial. L'école, reste le lieu où cette idéologie est le mieux exercée jusqu'à nos jours. Les deux sociologues et pédagogues sont aussi persuadés que les fonctionnaires éduqués avaient pour rôle de maintenir le 'statut quo'. Le travail de Freire et Macebo est d'autant plus impressionnant car ils ont aussi remarqué que le rôle des fonctionnaires colonisés pris une tournure nouvelle lorsque ceux-ci furent conviés à des postes plus importants comme représentants des colonialistes en Afrique. Cela fut un succès pour les colonialistes selon Freire et Macebo car, cela permit de créer une classe de 'petit bourgeois' fonctionnaires qui étaient persuadés  qu'ils étaient devenus' blancs' ou noir avec des âmes d'occidentaux et par conséquent, étaient supérieurs aux autres Africains. (Dans Bassey : 84).  Aujourd'hui, nos peuples et communautés Sawa sont malheureusement habités par ces agents du colonialisme occidental dont il est question ici. Nous sommes sans ignorer que cette 'petite bourgeoisie' aujourd'hui a cause de  l'Unité Nationale etc. qui ont pris le relais des idéologies colonialistes perpétuent l'aliénation de nos peuples Sawa et Camerounais. Cette éducation nationale dirigée par cette 'petite bourgeoisie' Camerounaise n'à jamais lutté assez contre les oppressions de toutes natures sur les femmes et les abus sur jeunes femmes et aujourd'hui sur l'exploitation et abus sexuel et l'esclavage des enfants.

 

Les programmes éducatifs au Cameroun comme dans beaucoup de pays Africains, mettent en exergue l'hégémonie des valeurs sociales ou les étudiants et élèves sont escomptés de respecter les valeurs, les règles de l' élite dominante comme des paroles d'évangiles, une pensée prédéterminée, neutre et inchangeable' voire même inaliénable, et intouchable.

 

Nous vivons dans une logique 'transnationale' quasi nouvelle grâce à internet. Il semble donc important d'examiner le rôle de la femme moderne Sawa dans la construction de la diaspora Sawa, et par conséquent son implication dans la construction du Grand Sawa. Nous sommes plongés dans l'ère des espaces techno sphériques (Mannur, 2003)  où les distances et barrières géographiques sont transcendées. Grâce a notre espace social 'BNS', nous sommes entrain de réduire la distance et les frontières qui nous séparent avec le Sawa de la diaspora et ceux du Cameroun. Bien que nous soyons entrain de passer du paradigme des géosphères a celui des info sphères (Mannur, 2003 :283), et que les barrières entre la nation,  la diaspora commencent a fondre, il y a tout de même le risque qu'au lieu d'informer, certains agents de l'appauvrissement intellectuel, désinforment les autres Sawa du Cameroun tout comme ceux de la diaspora. Ces agents se sont crus seuls a contrôler le flux des informations qu'ils déversent dans la toile pour assoier leur hégémonie qui visent a perpétrer la disparition et la division sempiternelle du peuple Sawa.

 

Devant cette désinformation, sont conçus de faux concepts déposés ça et là dans toile par des sites internets qui pilulent avec pour seule mobile, la destruction, déstabilisation et le  déshonneur d'un peuple ou certains peuples Sawa. Ce qui est par ailleurs très  alarmant.  La femme Sawa doit se tenir debout et être elle même. Elle ne réécrit pas les autres comme une élève de l'école primaire ou ne copie pas ce que disent les autres. Elle a une opinion qu'elle défend. Elle est logique. Elle veille, comme au temps de nos ancêtres; comme une arme naturelle, un bouclier qui pare tous les assauts de ceux qui croient gagner du terrain sur l'affaissement total du Sawa land. Elle ne se laisse pas être femme assujettie, qui émet des youyous ou utilisée pour chanter les slogans, quand des concepts sans essences sont lâchés comme ci des paroles d'évangiles.

 

 Les perpétrations contre nos peuples aujourd'hui se cachent derrières des sites internets qui portent des noms de nos peuples; sans pour autant en avoir le lien, qui s'habillent de pseudonymes pour diffamer les autres tribus et peuples Sawa; ou encore déverser des propos injurieux qui reproduisent le climat actuel de la diaspora camerounaise ou certaines de nos communautés sont réduites au silence par la domination abusive de la présence dans la toile d'une certaine ethnie qui s'est autoproclamée seule a maîtriser et contrôler les nouvelles technologies. Malgré la multitude de sites internets défalques dans la toile, tous aussi similaires les uns comme les autres reproduisant les même informations, ils sont entrain d'arriver a la fin de leur règne, car reconnus aujourd'hui comme des éléments de déstabilisation du Sawa land et du Cameroun par la distillation d' informations fausses.  Ce sont des comportements antisociaux que nous allons exposer devant des instances internationales habilitées pour que régne une certaine éthique dans la toile.  Nous possédons suffisamment de preuves qui identifient les auteurs de ces comportements tout comme ces sites internets.

 

Dans cette lutte avec des sexistes, des tribalistes, des apprentis despotes, des délinquants voir même criminels notoires; des Etres quasi perdus, dangereux, dont la violence est sans précédent dans la toile, qui croient exister en créant des sites internets de désinformation et injurieux….La femme  Sawa doit être debout et contre ces pratiques. Elle ne doit pas rester silencieuse comme pour consentir devant l'intolérable, elle doit être critique. Elle doit dénoncer des comportements de maquisards dissimulés dans des communautés occidentales en demandeurs d'asiles et autres papiers frauduleux. Nous connaisons une qui les fait  aboyer comme des hantés, qui souffrent de tous les maux d'un pays lui même exsangue de toute essence. Elle les repousse dans leur dernier retranchement, leurs quartiers paumés, les taudis qu'ils ont fui après avoir commis Dieu seul sait quel crime au Cameroun. 

 

Ici dans notre espace social en ligne Bona Sawa (BNS), nous avons bien voulu rendre un vibrant hommage à la femme Sawa, cette femme Sawa qui lutte courageusement pour que le peuple Sawa  ne se fasse engloutir dans les cendres que soufflent ceux, sans repos œuvrent pour la totale extinction de notre unité. La femme Sawa doit collaborer dans la construction et le maintien de l'équilibre et non s'engluer dans des querelles sans issues. Elle est en avant garde avec une opinion qui lui est propre et qu'elle defend. Elle inspire sans simplement se contenter des aspirations. Elle est action et non verbiage redondant.

 

Dans Bona Sawa, ses idées font école.

 

 

 Références:

 

  • Bassey, M.O (1999) Western Education and Political Domination in Africa. West port Co. Bergen & Garvey
  • Braziel, J.E. & Mannur, A. (2003) theorizing Diaspora, Cornwall Blackwell Publishing
  • Photo: source africultures,2006


14/07/2006
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