BONA SAWA

BONA SAWA

SAWANITE: L’HEURE DU REVEIL N’A-T-IL PAS ENCORE SONNE ?

 

SAWANITE: L'HEURE DU REVEIL N'A-T-IL PAS ENCORE SONNE ?

 

Par Mpeke Mu Ntonga Alphonse

 

En ce 21 ème siècle, le siècle des communications nouvelles, le monde, les Sawa avec sont témoins des mutations de notre époque. Ces mutations sont les produits dérivés des nouvelles technologies, qui facilitent l'échange, le dialogue entre individus géographiquement séparés, les peuples et les communautés…Leur avènement a fait dire a plusieurs observateurs du développement de l'Afrique qu'elles vont favoriser son développement à une vitesse grand V. Beaucoup ont vu ici l'occasion pour que l'Afrique refasse son retard. Cependant, n'eut été la présence de ces technologies nouvelles et nouveaux moyens de communication, l'Afrique ne communique toujours pas de façon adéquate avec elle même. Des grands projets sont conçus ici et là, mais  ne répondent très souvent et malheureusement aux besoins élémentaires des populations pour lesquelles ils sont conçus. Quelques décennies après, nous avons l'opportunité de pouvoir créer des espaces sociaux en ligne où nous pouvons amorcer un dialogue, avoir des débats, échanger nos connaissances, nous soutenir émotionnellement, bref, redevenir un peuple, une entité, avec une seule et unique volonté d'exister communément dans des conditions dignes, faisant des projections sur un future avec plus de détermination et de lucidité.

 

Tous les experts en sciences sociales reconnaissent la nécessité de libérer l'Afrique. Cette libération doit d'abord s'amorcer par nous même les africains. Nous devons individuellement ou collectivement amorcer le processus de cette libération. Dans nos communautés et peuples Sawa, cette libération est plus que nécessaire. Il s'agit de savoir les théories, concepts et approches utilisées par les occidentaux pour nous dénaturaliser. Une fois que nous aurons conscience de ces méthodes, alors commencera progressivement cette thérapie. Il n' y a rien de plus libérateur que de  savoir ou connaître. Nous Sawa devons savoir que l'arrivée des occidentaux sur nos terres avec leur culture et religion, n'a pas simplement détruis nos masques, amulettes, gris, pratiques séculaires etc.…elle nous a volé nos âmes en emportant nos masques et nos objets de cultes sacrés qui aujourd'hui meublent les musées occidentaux. Nous devons savoir que la religion chrétienne fait partie de leur culture et que ce ne sont que des concepts sociaux crées par l'homme ; et par conséquent voués à être contestables. Cette culture nous a été imposé de premier chef à nous les Sawa au Cameroun. Entrée à l'école coloniale cette culture nous était imposée, de même que cette religion qui nous amorphine et fait de nous des Etres sans repaires.

 

Nous devons savoir pour mieux nous comprendre. Mieux comprendre pour pouvoir nous libérer de la force de ces concepts qui nous tiennent en éternels captifs. Nous devons nous rappeler que nos masques, nos amulettes et gris gris avaient et ont toujours une force du fait même qu'ont la leur donnait et qu'ils existaient et existent encore grâce a ces définitions.  Nous devons savoir notre histoire. Celle transmise par nos ancêtres, et explorer celle écrite par  les occidentaux  inéluctablement avec les outils analytiques que ces même occidentaux utilisèrent pour nous enlever notre essence, nous aliéner. Oui nous devons savoir analyser tous ces concepts, toutes ces théories, toutes ces approches appliquées dans le Sawaland et ailleurs.  C'est un travail ; délicat et pénible, mais il vaut la peine. Notre libération passe par là, non pas seulement par les Eglises qui sont elles aussi des concepts a analyser afin que nous nous réconcilions avec nous même, et notre passé.

Nous ne devons pas analyser notre histoire avec la volonté seule d'ouvrir simplement des blessures ou des souillures qui couvent de vieux conflits inter-tribus des peuples Sawa. Nous devons réécrire cette histoire avec la volonté de rassembler, réunir ceux qui se sont disperses a causes des mécontentements vis-à-vis des autres. Nous n'allons surtout pas faire croire que des conflits larvés n'existaient pas et que des rivalités ne persistent pas. Simplement nous devons les affronter avec tous dans l'esprit cette même volonté de se revoir a nouveau assis tous sur une même table de dialogue, sur un même espace social en ligne, comme celui–ci  ou physiquement a lire cette histoire a trouver les outils qui nous aide chacun dans son fort intérieur a faire ce travail, d'auto analyse pour comprendre et savoir. Savoir pour commencer à se sentir libérer de bien de tares et du joug de l'oppression inscrite dans notre conscience.

 

Nous ne devons pas réécrire notre histoire avec la seule volonté de divertir ou de reproduire nos propres fantasmes calqués des schémas à sensation qui cachent les petites propagandes inter-tribales, qui ne sont rien d'autres que du tribalisme ou clanisme au sein même de la même entité. Ce sont des failles que nos assaillants scrutent et exploitent au moindre disconvenu, s'immiscent, ou semer la zizanie qui fait le fratricide de nos familles, nos peuples et communautés avec. Regardez autours de vous, ils sont là ces assaillants, qui nous macèrent avec ces même concepts de tolérance ou intolérance, comme ça leur chantent, pendant qu'ils occupent nos terres, nous font des flatteries quand des voix se lèvent, puis ils corrompent les faciles et nous laissent nous même dans des conflits qui durent des décennies dans des familles et des peuples. Je ne vous vous invite pas à faire des efforts titanesques. Simplement regardez dans certaines de nos familles même princières, analysons et remettons les choses à l'endroit.

 

En groupe ou en communauté Sawa, cette volonté d'analyse doit exister et constituer la pierre angulaire de nos activités premières. Nous devons rester sans cesse vigilant  afin de neutraliser ces esprits malicieux qui reviendraient dans nos assemblées ou espaces sociaux en lignes ou physiques avec pour optique de perpétrer notre frustration qui a pris des allures de silence. Oui, ont a été réduit au silence, sinon on n'aura point peur de se faire passer pour intolérants. Oui tous ces concepts ne nous font aucun bien, maintenant que nous les avons intériorisé comme l'a voulu l'école de la colonisation et la religion chrétienne au point d'avoir tout céder.

 

Le concept inceste que d'aucuns parmi nous essayent de réutiliser en écrivant notre histoire est pour moi antinomique avec cette volonté même d'analyse et de compréhension de nous même  et  de cette histoire transmise par nos ancêtres. Cette terminologie, ce concept inceste existe avec la volonté de stigmatiser cette pratique contre celle qui existait dans nos communautés utilisée par nos ancêtres. Elle n'avait alors rien de dangereux d'autant plus que nos sociétés séculaires avaient des moyens de régler cette pratique. Oui ces petits détails ont l'air assez inutiles, mais ont des portées psychologiques assez puissantes, a moins que ceux qui les glissent dans des  textes historiques sont, soient ignorants de leurs répercutions émotionnelles, soient font dans la provocation, soit simplement ne savent pas ce que veut dire la malice. Certainement ils ne se sont pas auto libérés. Ils n'ont pas fait cette auto-analyse qui permet de relativiser et neutraliser ces concepts, au point qu'ils existent sans plus avoir dans nos consciences la même puissance encore moins la même valeur réductrice. C'est aussi  le cas du concept polygamie que nous prenons aujourd'hui comme une injure ou alors comme une anomalie sociale, alors que cette pratique fait partie de nos traditions africaines.

 

Je ne suis pas ici en train de faire l'apologie de ces pratiques, simplement nous devons remettre les choses dans un contexte analytique qui nous permet de savoir donner a ces concepts une signification toute autre en reconsidérant et reconnaissant nos valeurs traditionnelles qui ne doivent pas être vues comme des tares (bien que certains les aient abandonnée).

 

Certains peuples au Cameroun ont gardé leurs pratiques séculaires qui en ces jours de modernité ne sont points en conflit avec les lois de la République qui a su ici garder cet équilibre entre la modernité et les traditions africaines.

 

Nous sommes  conscients que pour beaucoup, ce n'est pas le moyen de sortir de notre propre léthargie. Simplement, nous ne croyons pas qu'on essaye rien non plus au lieu de rester là a regarder le monde se faire, les communautés et les peuples se reconstruire et attendre le moment des récoltes pour venir réclamer des parts. Ce silence, cet orgueil, cette occidentalisation, cette aliénation ne doit pas passer sur nos enfants qui ne savent même pas qui nous leurs parents sommes. C'est encore plus délicat pour ceux nés en occident qui n'  ont malheureusement pour beaucoup, qu'une image conflictuelle de notre Afrique, le Sawaland y compris.

 

C'est un travail immense que nous avons ici commencé.  Nous ne vous souhaitons ici que de le soutenir afin que nos efforts ne servent pas qu'au divertissement. Nous devons retrouver la fierté d'entre Sava pour que nos enfants aient une identité moins conflictuel avec eux même ; qu'ils se sentent dignes d'être humain, d'être africains, d'être noires, ou descendants d'esclaves en leur racontant cette histoire notre sans y mettre des accents qui n'en valent que pour soulever des polémiques à stigmatiser.

 

Que notre histoire parle certes d'inceste, n'est pas une mauvaise chose en tant que tel. Mais qu'elle mentionne également que cette pratique est et reste propre à nos ancêtres et à notre peuple, par conséquent à nous même est raisonnable. Ce qui serait tout aussi édifiant. Même mis entre parenthèses cela est assez important de le mentionner. Le contraire peut entraîner à plusieurs interprétations et au soulèvement des passions  et d'émotions incontrôlables.

 

Réagissez si vous sentez des contrariétés dans ce propos ; si vous avez des commentaires à faire, si vous souhaitez vous engager dans une auto-analyse assistée avec un de nos analystes, si vous voulez nous faire un compliment, ou simplement apporter une contre-vérité. Vous pouvez aussi vous entretenir avec nous en ligne dans cet espace social de la communauté Sawa ou alors en privé. Exprimez-vous, nous sommes à votre service.  Nos services sont gratuits.

 

A bientôt.



15/05/2006
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